Arrête avec tes mensonges

Arrête avec tes mensonges

Arrête avec tes mensonges, un film d’Olivier Peyon, adaptation du roman éponyme et autobiographique de Philippe Besson, qui vient de sortir sur les écrans nous parle de l’impact sur le deuil du secret et de ses inséparables complices, paroles refusées et mensonges.
« Arrête avec tes mensonges » une petite phrase que la mère adressait à Stéphane, son fils, quand il inventait des histoires. Depuis, Stéphane, devenu romancier, et évoque dans chacun de ses romans son premier et grand amour, Thomas.
« Arrêtons avec les mensonges » va être la clé de la rencontre de deux hommes pris dans les deuils non faits d’un autre. Stéphane, invité d’honneur pour fêter le bicentenaire d’une illustre maison de Cognac, revient après 35 ans dans la ville où il a grandi et rencontré Thomas lors de leur année de terminale en 1984. Sa chambre était leur sanctuaire. Ils se sont aimés passionnément. Leur bac en poche, ils se sont quittés pour les vacances, rendez-vous pris à la fin de l’été. Mais Thomas n’est jamais revenu, sans un mot, sans une explication.
Stéphane découvre, apparemment par hasard, que Thomas a eu un fils, Lucas qui travaille pour la
fameuse maison de Cognac. A partir de ce mensonge sur le hasard de leur rencontre, d’autres s’enchaînent ainsi que des refus de paroles, leur drame à tous deux : Thomas le grand amour,
Thomas le père n’a pas jamais pu parler, révéler, vivre au grand jour son secret, son homosexualité.
Ils sont maintenant deux à faire face au deuil de la disparition brutale de Thomas un an auparavant.
Ils vont devoir s’apprivoiser. C’est devant la tombe de Thomas que les cœurs vont enfin pouvoir s’ouvrir dans une relecture de leurs relations singulières avec lui. Non il n’est pas mort sans laisser de message mais il fallait cette rencontre de l’amant et du fils pour reconstituer le puzzle et que l’amour enfin révélé adoucisse souffrance et chemins de deuil.
Les mensonges sont peut-être ce qui abîment le plus une relation, même par-delà la mort, comme nous le témoigne cette histoire portée à l’écran avec beaucoup de délicatesse. Et il parait que le livre est très beau aussi.


Sylvie Nay-Bernard

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